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La future clinique Saint-Pierre à Wavre, un hôpital dans un jardin : voici le projet présenté aux riverains ce lundi soir

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Source : rtbf.be

Les responsables de la clinique Saint-Pierre d’Ottignies et le bureau d’architecture Assar ont dévoilé ce lundi les premières esquisses du nouvel hôpital qui sera construit à Wavre, au croisement de l’autoroute E411 et de la N25. Le concept? Un hôpital dans un jardin. Certes, les 80.000 m² de la future clinique ne passeront pas inaperçus, mais les concepteurs du projet ont tenté de réduire son impact visuel et les nuisances d’un telle infrastructure en tirant profit des courbes de niveau, et en intégrant les futures installations dans un écrin de verdure ouvert à tous.

Le terrain acquis par la clinique Saint-Pierre a une superficie de 15 hectares. Mais tout ne sera donc pas construit, loin de là.

« L’empreinte au sol de l’hôpital ne représente que 15% de la surface totale, explique Philippe Pierre, coordinateur général et directeur médical de la clinique. 35% seront colonisés par les routes d’accès, le parking et les équipements de réserve d’eau. Il reste 50% de nature intacte. Donc, les slogans ‘Non au béton’ ne se justifient pas. »

En contrebas du terrain, une zone tampon d’au moins septante mètres de large sera plantée pour protéger les quartiers résidentiels. Le petit vallon en bordure du Bois des Châtaigniers sera préservé.

Des bassins d’orage sous les parkings

Les parkings, d’une capacité de 1350 places, seront situés sur le haut du terrain, en bordure de la N25. Sous ces parkings, de gigantesques bassins d’orage pour récolter les eaux de ruissellement. La capacité de ces bassins est encore en discussion. En cas de débordement, le trop plein se déversera et s’infiltrera dans une succession de noues aménagées en bordure et en contrebas du terrain.

« Nous sommes vraiment rassurés par rapport à cette problématique qui a encore plus été mise en évidence cet été, indique Christophe Arnould, chef de projet. Nous avons récemment fait des essais de sol qui montrent la grande qualité et la grande capacité d’infiltration des sols. »

« Ce qui résultera, in fine, sera considérablement moindre que ce qui ruisselle aujourd’hui, ajoute Jean Massa, architecte. A la limite, c’est même de la boue qui coule aujourd’hui, ce que nous n’aurons plus du tout. »

N25 en bas, E411 à gauche, avec la nouvelle bretelle qui sera construite. Au centre, le bâtiment de la nouvelle clinique. A droite, les parkings. © Clinique Saint-Pierre

Un bâtiment compact

Dans le prolongement des parkings viendra le bâtiment principal, compact et lumineux, à taille humaine. Il se découpera de la façon suivante: un socle composé de deux niveaux encastrés dans le terrain, où seront notamment logés les blocs opératoires; le plateau du rez-de-chaussée, pour les admissions, les consultations et les locaux communs notamment; les étages supérieurs où seront situées les unités de soins.

Côté N25, il y aura trois niveaux au-dessus du rez-de-chaussée, mais la hauteur sera moindre à l’arrière, afin de respecter le dénivelé naturel. Derrière ce bâtiment principal, un module séparé abritera l’unité de psychiatrie.

« Il y aura beaucoup de lumière naturelle, beaucoup d’ouvertures, une orientation réfléchie pour mettre tout le monde en contact avec cette nature, ajoute Christophe Arnould. Un peu comme si on était chez soi dans son jardin. »

Quelle mobilité?

Pour accéder au site, il faudra construire une nouvelle bretelle sur l’E411 dans le sens Namur-Wavre. Elle sera située juste après le pont de la N25. On pourra l’emprunter pour aller à la clinique ou pour rejoindre Louvain-la-Neuve.

En venant de Grez-Doiceau, une nouvelle sortie sera percée sur la N25 juste avant le Domaine du Blé. Elle mènera à un rond-point qui desservira les parkings. Ainsi, il ne devrait pas y avoir de trafic supplémentaire sur les voiries existantes qui permettent de rejoindre les quartiers résidentiels tout proches.

Des contacts ont aussi été pris avec le TEC en vue du lancement d’une ligne spécifique pour l’hôpital, mais d’autres solutions de mobilité sont aussi prévues.

« Nous allons mettre en place des navettes vers la gare RER de Louvain-la-Neuve, où se trouve un grand parking de dissuasion, précise Philippe Pierre. Les transports en commun sont donc fondamentaux et incontournables. En outre, on veille aussi à la mobilité douce. Une autoroute cyclable est prévue en Brabant wallon, et nous y serons connectés. Nous avons aussi veillé à créer des chemins pour les piétons, qui vont compenser la perte du chemin des Charrons et qui vont donner plus de zones de déambulation qu’aujourd’hui. »

Des voies piétonnes et cyclables traverseront le site et une ligne de bus spécifique devrait desservir la nouvelle clinique. © Clinique Saint-Pierre

Quant au Domaine du Blé, célèbre discothèque située juste à côté du terrain où la nouvelle clinique sera construite, il va déménager. Cette activité nocturne n’est pas compatible avec la vie d’un hôpital, la clinique Saint-Pierre a donc acheté le site.

« Nous allons autoriser le Domaine du Blé à fonctionner jusque fin 2022, ensuite il déménagera ailleurs à Wavre. Bien sûr, nous allons démolir une partie des bâtiments qui sont vétustes et inutiles pour nous. Mais nous garderons l’hôtel qui a été récemment rénové. Nous l’utiliserons pour des séminaires ou pour loger certains médecins qui doivent rester proches de l’hôpital. »

Objectif 2028

Tout cela a bien sûr un coût: 424 millions d’euros tout compris. La clinique Saint-Pierre a obtenu d’importants subsides mais devra tout de même financer 200 millions sur fonds propres. L’investissement est considérable mais indispensable. Aujourd’hui, le site d’Ottignies est saturé, il manque 24.000 m² pour un fonctionnement optimal. Les infrastructures sont vieillissantes et ne répondent plus aux normes.

Le projet de nouvel hôpital a été présenté ce lundi soir aux habitants de Wavre, Ottignies, Chaumont-Gistoux et Grez-Doiceau, lors d’une réunion d’information organisée à la Sucrerie, à Wavre. Environ 400 personnes y ont assisté, dans un climat relativement apaisé, en dépit de quelques interventions énergiques de personnes mécontentes ou inquiètes.

Cette réunion d’information précède la réalisation d’une étude sur les incidences environnementales. Tout personne dispose à présent de quinze jours pour faire parvenir ses remarques et observations au bureau Stratec, chargé de l’étude.

Il y avait beaucoup de monde ce lundi soir à la Sucrerie pour assister à la présentation du projet de nouvelle clinique. © Hugues Van Peel – RTBF

Plus tard viendra le temps des demandes de permis, en trois phases: la première pour les travaux préparatoires (végétalisation de la zone tampon pour protéger les riverains les plus proches et création d’une zone de chantier), la deuxième pour les infrastructures routières et la troisième pour la construction de la clinique. Sauf contretemps, les travaux devraient commencer en 2023 et s’achever en 2028.

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